"L'obstacle entre Hansbrug et Lipseveld était constitué par un fossé anti-chars, avec digue devant servir également de retenue pour l'inondation à tendre dans le bief de Haecht. La longueur de ce fossé était de 3 km; sur toute cette longueur, la digue était garnie d'un mur de soutènement en béton armé. Cet ouvrage devait aboutir, à Hansbrug, à un barrage sur la Dyle ; barrage provisoire en palplanches, lequel, si le temps le permettait, devait être remplacé par un barrage définitif, à créer en site sec, immédiatement au nord du barrage provisoire. Le cours de la Dyle devait ensuite être rectifié.
Les travaux commencèrent en début d'octobre 1939; en dépit des difficultés sans nom, causées par la nature extrêmement variable des terrains et malgré les crue excessives de la Dyle, le fossé et le barrage provisoire étaient terminés au mois de décembre 1939.
Malgré l'insistance du Colonel Tricot, la construction du barrage définitif, dont il avait établi les projets dès novembre, ne fut autorisée que fin mars. Le 10 mai, seuls les terrassement étaient en cours. " Historique de la position K.W. et de la 4. Gn. F. - Henri Bernard -12.09.1940
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Fossé anti-chars avec digue et mur de soutènement
entre Hansbrug et Lipsveld |
C'est au niveau de l'ancien pont de Hansburg qu'il était prévu d'inonder le plateau situer à l'est de Hacht. C'est pour limiter l'inondation vers l'ouest qu'on construisit un énorme mur en béton de 3,5 km entre Hansbrurg-Scharent et Lipseveld.
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H3 bis sur la gauche et l'ancien pont de Hansbrug en arrière plan |
L'inondation devait donc s'étendre entre la Dyle à l'est et le mur à l'ouest sur une longueur moyenne de 2 km. Le char qui aurait pu la traverser devait pour en sortir, franchir un mur de 3m de hauteur !
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Bunker H4, à proximité du pont de Hansbrug en novembre 2015 |
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Aspect du H4 en 1940 |
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H4 camouflé en maison d'éclusiers | |
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"Barrage" jouxtant le H4 |
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Gaines de ventilation du H4 |
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Bouche de tir du H4 |
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Schéma du H4 |
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Plan du H4 |
Fossé anti-chars :
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Fossé anti-chars
( H4 et nouveau pont de Hansbrug en arrière plan) |
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Fossé anti-chars |
Elément "Cointet" situé à proximité du H4:
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Élément "Cointet" (reconstitué) situé à proximité du H4
+ borne amarrage |
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Élément "Cointet" (reconstitué) situé à proximité du H4
+ borne amarrage |
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Rappel ( Archives du blog décembre 2010) :
L’élément « Cointet » (aussi
appelé élément « C », porte belge, barrière belge, …) aurait été inventé
par le général français Léon-Edmond de Cointet de Fillain en 1933 (NB : on
mentionne des utilisations défensives « équivalentes » en bois déjà
utilisées contre la cavalerie, lors de la première guerre mondiale en Russie).
Cet élément se présente sous la forme
de herses métalliques qui peuvent s’accrocher les unes aux autres. Il y en
a 2 modèles : le modèle français et le modèle belge. Le modèle belge se
distingue du français par l'ajout de 8 cornières verticales en façade ayant
pour fonction d'empêcher les fantassins ennemis de passer au travers, les
obligeant à l’escalader, les mettant ainsi à découvert sur son sommet.
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Elément "Cointet" (Musée Royal de l'Armée et d'Histoire Militaire) |
Quelques 75.000 exemplaires furent
construits, sur commande de l’armée belge, par plusieurs usines civiles.
Le 10 mai 1940, 73 600 pièces avaient déjà été fournies par l'industrie et
mises bout à bout de façon interrompue sur environ 221 Km, notamment sur la
ligne KW (d’où son surnom de Ligne de fer par la population locale).
Une barrière "Cointet" belge
pèse environ 1 300 Kg pour une largeur avant de 2,88 mètres et une hauteur de
2,52 mètres. Cette barrière repose sur trois rouleaux creux en acier galvanisés
(1,4 cm d’épaisseur) dont deux (de 30 cm de diamètre pour une longueur de 75
cm) à axe fixe à l’avant et 1 (de 30 cm de diamètre pour une longueur de 56 cm)
à axe pivotant à l’arrière.
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Montage des rouleaux en acier galvanisé |
Le but de son utilisation était de
former un mur antichar pour empêcher ou gêner le passage. Les éléments
« Cointet » qui peuvent s’accrocher les uns aux autres, constituent
des barricades sans limite de longueur, permettant ainsi de barrer les
routes, les champs,… en avant des fortifications, afin de ralentir l’ennemi sur
un terrain dépourvu d'obstacle naturel.
Ces barrières peuvent être placées en
travers des routes, des tunnels, des ponts, … et maintenues en place par une
élingue d'acier courant au ras du sol d'une borne "Cointet" à
l'autre.
A chaque interruption routière, des
bornes d’amarrage permettaient, au moyen de câbles, de fixer la première ou la
dernière barrière de l’ensemble, ou de la retirer pour laisser passer la
circulation locale en faisant pivoter celle-ci sur ses rouleaux. Elles étaient
alors temporairement placées sur le côté en attente de devoir refermer
l’ensemble en cas d’urgence.
Après les hostilités de mai 1940, les allemands firent rapidement
enlever les éléments "Cointet".
Dès novembre 1942, l'occupant les réemploya au profit des défenses
allemandes principalement sur le "mur de l'Atlantique".